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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 00:39

La Guyane possède une frontière naturelle avec le Brésil. Il s’agit du fleuve de l’Oyapock. Il prend sa source dans l’Etat de l’Amapa, au Brésil et s’écoule sur un bassin versant de près de 25 120 km. Ce fleuve est emprunté par des centaines de pirogues chaque jour qui transportent autant de touristes français, que de Brésiliens venus découvrir la France en Amérique du Sud.

 

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Depuis les rives de Saint-Georges en Guyane, on peut apercevoir les bords d’Oiapoque, la première ville frontalière brésilienne. Prenez place sur une pirogue, laissez vous porter sur les sauts pendant une trentaine de minutes et vous accostez sur les rebords du plus grand pays d’Amazonie.

Une pancarte…

 

"Aqui começa o Brazil" ("Ici commence le Brésil"). 


Cette ville aux pistes rouges, aux petits commerces ambulants à des allures de Far West. Une aventure commence…

 

Dans les semaines à venir, la construction du premier pont reliant Saint-Goerges à Oiapock, autrement dit entre la Guyane et le Brésil sera achevée. Un projet attendu depuis de nombreuses années par des riverains et des commerçants Français. Et certainement par autant de Brésiliens pour qui l'accès à la Guyane est plus que jamais règlementé. A ce titre, la prefecture annonce même le déploiement d'un statut transfrontalier pour les habitants des deux rives. Les Brésiliens pourraient ainsi faire leurs courses de l'autre côté du fleuve, sans nécessairement être munis d'un visa...Mais ceci est une autre question.

 

Le bon côté des choses? Ce pont facilitera les échanges entre le Brésil et la Guyane. Une manière d’assouplir certaines lois relatives aux échanges de marchandises, notamment alimentaires et du coup, de baisser le prix de certaines denrées en Guyane…Beaucoup l’espèrent en tout cas.

 

Les piroguiers d'Oyapock entrent dans le mythe

 

Aujourd’hui, plusieurs dizaines, que dis-je…des centaines de piroguiers Brésiliens, voient leur profession disparaître. "Avec la construction de ce pont, les gens prendront leur voiture pour se rendre au Brésil. Et nous, nous serons là uniquement pour les touristes en mal d’exotisme" m’explique Leandro, un piroguier Brésilien. "Le pont fait entrer les piroguiers dans une légende, dans le folklore. Qui d’autre qu’un touriste voudra perdre son temps à bord d’une pirogue?"


Et pourtant... 


 C’est bien au bord de la pirogue que l’on peut voir le Brésil se rapprocher au rythme des soubresauts du fleuve. C’est bien au bord de la pirogue que l’on peut apprendre les premiers mots de portugais. C’est bien au bord de la pirogue que l’on vit le chemin du voyage. Avec ses aléas, ses pluies, ses vents, son eau qui nous éclabousse, nous rafraîchit, nous éveille…

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